mardi 26 juillet 2011

Le Voyage de l’éléphant – José Samarago – 2009



Avis de Vané Fillubie

Nous sommes aux prémisses de l’inquisition, dans ce moyen-âge hésitant entre le royalisme pur et dur et une libéralisation progressive du monde, en plein milieu des jeux de cour et d’alliances entre monarque. Et nous suivons l’histoire vraie de Salomon, l’éléphant, cadeau du roi du Portugal João III à son cousin l’archiduc Maximilien d’Autriche. Ce prestigieux animal, avec son cornac Subhro seront les témoins privilégiés de l’hypocrisie de temps, à travers toute l’Europe. Car il ne suffit pas d’offrir un éléphant à l’archiduc, il faut pouvoir encore l’amener de Porto à Vienne, en passant patiemment par des multiples obstacles. Et avec les loups, les brigands et les divers jeux de pouvoir, ceci ne sera pas une mince affaire.

L’éléphant dans son voyage, est un élément d’incompréhension pour les multiples protagonistes, tantôt un sublime animal de par sa carrure, tantôt une laideur aux excréments immense, tantôt un exotisme rafraîchissant, tantôt une créature diabolique et possédée. Tous étant naturellement déstabilisé face à cet être d’un autre monde. Ce qui donnera au roman un ton drôle et léger très sympathique. Et cette société moyenâgeuse est montrée non enjolivé, avec l’inculture crasse des personnages et la crasse tout court dans laquelle ils vivent. Les acteurs principaux du récit devenant assez touchant, qui malgré leur peu de connaissances des sentiments humains, tentent néanmoins d’être au plus bon et au plus civilisé. Tout en restant très simple et passablement naïf face au monde.

Il faut encore toucher deux mots du style. Le point n’apparaît qu’avec parcimonie dans les pages de Saramago, étant donné que sa plume suit la pensée en mouvement des personnages, alternant les différents points de vue avec celui du narrateur. Narrateur que l’on pourrait qualifié d’omniscient amnésique, ayant connu un jour la totalité du récit, mais ayant oublié peu à peu certains éléments. Ce qui correspond bien à la posture que nous avons face à cette époque, où l’histoire que nous en connaissons nous est parvenu en bribes. Et l’écriture reprend les entournures et les salamalecs princiers, en montrant bien dans des exagérations ridicules toute l’ironie de l’auteur. Et cet avec un immense talent que ce livre nous est servi, au vu de la sophistication des personnages, des évènements et des discours qui font de ce livre qui a du être fort difficile à écrire, très plaisant et facile à lire. Vous aussi, soyez curieux, venez rendre visite à l’éléphant Salomon ! 8/10

vendredi 22 juillet 2011

V pour Vendetta - James McTeigue - 2006



Avis de JB

Voilà, en visionnant "V pour Vendetta" vous trouverez la virulente violence de vindicatifs individus au sein d'une division étatique prête à toutes les vilénies pour assoir leurs volontés de pouvoir! Cependant, V, voulant protéger ces valeurs et même les faire valoir au yeux de tous, mets au point son invraisemblable vengeance envers cette vicieuse collectivité gouvernementale.

Un événement vitale pour V va le faire tergiverser et il va remettre en question ces revendications. En effet, lors de rivalité avec des individus dans une rue voilée, il retrouve une voluptueuse victime du nom de Evey Hammond qui va faire basculer la vie de cet individu masqué.

V, fort de ses observations et de l'expérience que lui a valu les vicissitudes de sa vie, arrive à faire chavirer le souverain à une vitesse inconcevable avec notamment Evey qui fait preuve d'une avidité à renverser ces virulents dirigeants, et sans oublier l'immense volé de fervents partisans qui suivent V aveuglement.


...

Je ne voulais pas m'arrêter avant la fin, mais je pense être à court de "V" bien avant que je ne termine l'article, c'est pourquoi j'arrête là mon petit jeu. Il faut dire que je voulais simplement, à travers ces quelques lignes, faire un clin d'oeil à l'incroyable monologue du début.

Pour commencer une critique sérieuse, je trouve ce film grandiose, épique et émouvant. Je pourrais m'arrêter là, j'ai déjà dis l'essentiel, mais sa ne serait pas digne d'un article de All Art Critic tout de même!

Donc continuons, ... je pense avoir vu ce film une bonne dizaine de fois déjà et rien n'y manque.

Un casting exceptionnel avec l'incroyable Natalie Portman, ainsi que le somptueux Weaving qui arrive à transmettre des émotions à travers son masque grâce notamment au jeu d'ombre et de lumière.

Un scénario qui frise la perfection et qui est terriblement prenant, car en effet combien de film arrive à nous tenir en haleine pendant 2 heure...?


Une histoire complexe et des personnages bien pensés autant que profond, du justicier ambivalent V partagé entre sa volonté de justice et sa soif de vengeance, au chancelier Sutler, homme politique ambitieux et convaincu, ayant sombré dans la mégalomanie et l'hystérie.


Une ambiance magique ainsi qu'une musique qui nous transporte, des effets spéciaux très bien intégrés et ce sans parler de la scène finale des plus jouissives et frissonnantes.

Donc que demander de plus? Car en plus d'être un film incroyablement bien réalisé, il arrive même à nous faire réfléchir sur le sens de la liberté, des manipulations politiques, et qui ne présentes pas une vision manichéenne des choses, car V, tout comme Evey d'ailleurs, ont leur part d'ombre.

Il ne faut pas oublier non plus que le niveau de la langue est tout de même relativement soutenu, ne serait-ce qu'à travers le monologue ou les citations de V ce qui ajoute un intérêt non négligeable à ce film! Il faut donc absolument visionner ce film, mais si j'ai un conseil à vous donner, cela serai d'être bien réveillé...

Je pensais mettre à ce film la note maximale, mais cela voudrait dire qu'aucun autre film ne surpasse celui ci et je trouve cette idée bien trop triste. Et c'est pourquoi je mets un 9/10 d'espérance, ... car j'ai l'envie d'être à nouveau subjugué par un film.

J'ai également l'envie de terminer par la fameuse citation latine qui traîne dans le film, et c'est pourquoi je vous l'offre, c'est gratuit, c'est pour vous :

"Vi Veri Veniversum Vivus Vici"
(ceux qui veulent savoir la signification de cette phrase n'ont qu'à courir voir ce film, toc!)

mercredi 13 juillet 2011

Casino Royale (James Bond 21) - Martin Campbell - 2006


Avis de Leubou

Pour la deuxième fois, je vais toucher à un film de mon top 7. Après RFAD, c'est au tour de Casino Royal, le 21ème opus des aventures de Bond, James Bond. Et également 7ème de mon Hall of Fame.

Autant vous prévenir tout de suite, nous sommes dans le registre de l'action.
Après quatre films mettant en scène le "So British" Pierce Brosnan (Irlandais et américain au passage), nous voyons ici pour la première fois à l'écran sous les traits de 007 Daniel Craig, le grand et baraqué britannique (pure souche). Nous avons affaire au premier Bond blond. La réalisation est de Martin Campbell, s'étant déjà attelé à l'agent secret en 1995 pour GoldenEye.

Cet épisode du plus connu des agents du MI6 a défrayé la critique à sa sortie, car très peu conventionnel pour les fans de Bond. En effet, après son GoldenEye, un épisode "classique" avec gadgets, Bond's Girls, Vodka Martini, explosions et courses poursuite insensées, Campbell nous offre ici un film d'un style tout à fait différent. Enlevez les gadgets, les scène impensables, le effets spéciaux délirants... que reste-t-il me direz vous? La réponse est simple, un film. Peut-être le meilleur de la série.

Celui-ci pour la première fois raconte les tout débuts de Bond. Il commence sur son ascension au rang de double-zéro pour lequel il doit tuer à deux reprises. Au cours du film, il sera opposé à un certain Le Chiffre, un financier qui joue le rôle de banquier pour le compte de terroristes internationaux. Bond éliminera différents agents du Chiffre dans le but de l'affaiblir. Aidé de Vesper Lynd, il l'affrontera en personne lors d'une partie de poker Texas hold'em au Casino Royale situé au Monténégro.

Parlons du personnage interprété par Craig. Le Bond classique est distingué, de bonne humeur, charmeur, fin, noireau, so british. Le Bond de Craig est blond, baraqué, charmeur (aussi), et d'une exceptionnelle froideur. Et là est la principale différence. Froid comme un porte... de frigo! Il ne tue pas ses ennemis, il les poursuit et les détruit. Froidement. Et cette froideur est magnifiquement interprétée par Daniel Craig qui, disons-le, a le physique de l'emploi. Mis à part sa froideur, il a également une classe non négligeable. Eh oui, c'est tout de même Bond. Ses costards, ses voitures, son goût du luxe et surtout ses phrases courtes et réfléchies font de lui l'exemple type du mâle distingué, que l'on se met tous à envier.
Ce "nouveau" Bond ravit, car hormis cette invincibilité qu'il dégage, l'opus 21 nous montre également les faiblesse de James. En effet, l'amour, le vrai, le gagne au cours du film, et ses émotions vont parfois même reprendre le dessus. Il le dit si bien : "Tout homme a une faiblesse".



Pas besoin de vous dire que Craig interprète son personnage à la perfection et semble être dedans comme un poisson dans l'eau.
Les autres acteurs ne sont pas en reste. La somptueuse Eva Green, interprétant l'amour de Bond, est comme à son habitude hypnotique et excellente. Giancarlo Giannini nous fait bien douter de René Mathis, et les méchants portent bien leurs noms.


La réalisation ensuite. On approche de la perfection. Les enchaînements sont excellents, les jeux de couleurs, de caméra et de cadres sont très bons. Un bémol sur une petite monotonie lors des scènes de poker. Les scènes d'action tiennent leurs promesses : Moins fabulistes que dans les autres épisodes, ce qui leur donne bien plus de réalisme. Les courses poursuites sont à la fête et nous montrent encore une fois la personnalité de Bond. Et bien sur, l'histoire a tout son intérêt et est bougrement bien ficelée. Et comme à leurs habitudes, celles des James Bond, la bande sonore est des plus réussies.



Et pour la première fois dans un James Bond, il n'a pas vraiment de fin, car l'histoire se continue dans l'opus 22, Quantum of Solace. En effet, la première scène de Quantum se passe quelques minutes après la dernière de Casino Royale.

Et n'oublions pas certaines références que l'on prend un malin plaisir à revoir comme "Je m'appelle Bond. James Bond" ou encore "Vodka-Martini... au shaker ou à la cuillère?" ou les personnages récurents comme M ou Felix.

Pour terminer cette critique, j'aimerai tirer un grand coup de chapeau à Campbell qui a (enfin?) su nous offrir un Bond nouveau, plaisant, déroutant. Comme si la série s'était fait une nouvelle jeunesse... tout comme James.

Ah, et j'oubliais. C'est un 9/10.



Anathème de Vané Fillubie

Je ne me prononcerais point ici sur la qualité du film, ou sur le jeu des acteurs. Car il faut en convenir, Casino Royale est un bon film d’action avec son lot de suspens, de violence et de destruction. Mais il n’est aucunement un James Bond, tout d’abord parce que l’agent spécial de sa majesté n’est pas blond. Mais surtout car les réalisateurs ont voulu faire de notre héros légendaire un personnage humain, trop humain. Ce qui est totalement absurde, voir à la limite du ridicule. Bond ne se laisse pas torturer de manière sanglante, car il ne doit jamais froisser son smoking. Il ne surgit pas torse nu, muscle saillant de l’eau, son charme flegmatique suffit déjà amplement à rendre les filles folles. Il ne tombe jamais amoureux, s’il couche avec des femmes, c’est uniquement que sa galanterie naturelle l’oblige à exaucer les fantasmes légitime de ses compagnes d’aventure. Et il ne panique jamais, quittant une table de poker dans la plus grande goujaterie, même si il est empoisonné et en danger de mort. D’ailleurs il ne se laisse pas bêtement empoisonné, si il risque sa vie, c’est face à des requins ou face à un rayon laser surpuissant concocter par son ennemi machiavélique. Le Chiffre fait aussi un très mauvais grand méchant, il ne veut ni détruire, ni conquérir le monde, il n’est pas mégalo, il ne prône pas une utopie personnelle et déjanté, il n’a pas de base secrète digne d’un Crésus Byzantin et il ne souhaite que s’enrichir un peu, ce qui est vraiment pitoyable.

Non, non et non, présenter les côtés sombres de James Bond ne relève pas de l’expression artistique, mais du sacrilège pur et simple. Car 007 n’est pas un simple mercenaire de la démocratie à la Jack Bauer, il est le sauveur du Royaume-Uni, de la Reine, et de l’élégance flegmatique anglo-saxonne. En ce sens, il est Dieu. Il défait ses ennemis par la subtilité et son corps sacré ne doit pas être amoché. Il est né comme ça et n’a point eu de jeunesse difficile ou de débuts chaotiques. La perfection, ça ne s’acquiert pas, c’est inné.

Peut-être n’avons-nous là que le reflet de notre époque, plus cynique et désabusé que lors de la guerre froide. Ne voyant dans les services secrets qu’une mafia obscure et amorale au service des puissants. Et que nous sommes passés de la figure héroïque d’agent secret servant la nation à celle de divulgateur publique dénonçant les abus de la nation. Julian Assange incarnant l’ultime forme d’héroïsme à laquelle nous puissions encore croire sans paraître trop naïf. Mais a-t-on le droit de changer de mythes sous prétexte que nous changeons d’époque ? Car les mythes sont comme les diamants de nos civilisations, et les diamants sont éternelles.

Vlan! 4/10

mardi 12 juillet 2011

Sucker Puch - Zack Snyder - 2011





Avis de Leubou

Sucker punch, il n'y a pas de demi mesure. On aime ou on n'aime pas.
...
Manque de pot, j'aime.

Passons (difficilement d'ailleurs) sur la déliciosité des actrices pour nous intéresser au film en lui même...



Un petit résumé? Je vous met au défi de m'en sortir un qui tient le coup. Un ami m'a dit (ndlr.: JB) : Tu verras, c'est un film avec des adolescentes en sous-vêtements qui tuent des monstres et des samouraïs géants... et il s'avère que... oui. Mais pas que.


On retrouve un scénario tordu, des changements de scènes déroutants s'il en sont, et par dessus tout des personnages frivoles dans des tenues... frivoles. Les filles mises en scène usent aussi bien de leurs armes (parfois du gros calibre...) que de leurs charmes.

On se perd entre réalité, rêves, rêves dans des rêves, re-réalité... tout se mélange, on est perdu, mais on adore ça.

Un bémol sur les quelques bouts de film entre filles à élaborer leur stratégie ou les actrices semblent un peu à la bourre, et comprennent tout un peu vite. Je les trouve infiniment meilleures dans les scènes d'action.

Un grand, voir un très grand UP! pour la réalisation. Le mélange entre vues 3d, jeux vidéos et film d'action classique nous laisse sans voix, le rendu des scènes est tout simplement à couper le souffle. Le deuxième UP! va à la bande son qui... cartonne tout! (Je n'ai rien trouvé de plus poétique...)

Au final, oui, il y a des filles, oui, elles sont charmantes, mais leur présence n'est pas due qu'à ça, et bravo pour ça.

Je vais monter à 7/10 dans les notes... et peut-être même me surprendre à le regarder encore une fois, juste pour le plaisir...

PS : Non, il n'y a jamais trop d'images. ;)



Drôle d'ivresse - Vané Fillubie - 2010


Avis de Leubou

Une courte nouvelle d'un très jeune auteur à l'esprit vif et libre, telle est la meilleure définition que je puisse donner à "Drôle d'ivresse".

Première démonstration au public de cet auteur sans complexe, qui sait par ses mots nous faire absorber ses idées. Bien que frivoles, ces idées sont loin d'être bêtes ou dénuées d'intérêts.
Fillubie se doit d'être étudié en profondeur pour justement saisir sa profondeur.

Dans drôle d'ivresse, il retranscrit des moments que beaucoup d'entre nous ont déjà vécus. Être alcoolisé, fortement même, et se laisse divaguer en se baladant dans la rue.
L'histoire est si courte et concise que j'ai peur de vous en dévoiler toutes les ficelles...

Mais sachez qu'ici, Vané Fillubie nous expose très habillement le doux mélange de l'alcoolisme et de l'amour. Qui au final est bien moins pire que tout ce que l'on peut imaginer.

Derrière un vocabulaire fort et franc, on y trouve un fond, un vrai. Et c'est là l'intérêt premier d'une nouvelle.

N'ayons pas peur des mots, "Drôle d'ivresse" ça pète.

Pour ma part, c'est un 7/10 pour une nouvelle que l'on ne peut qu'apprécier.

lundi 11 juillet 2011

Hanna - Joe Wright - 2011

Avis de Leubou

L'affiche est alléchante. Une blonde aux yeux bleus, 16 ans, sportive... on pourrait se croire dans un film d'adolescents déjantés... mais détrompez-vous.

Hanna a été créée en laboratoire dans un programme essayant de créer des humains plus résistants, plus forts, ne criagnant rien,... dans le but d'en faire de parfaits soldats. Le programme est vite stoppé, mais l'un de ses acteurs enlève et élève un de ces enfants créés. La jeune Hanna.

La fille grandit dans la forêt Sibérienne en étant entraînée très durement par son "père". Il l'entraîne pour assouvir une vengeance qu'elle devra bientôt affronter.

Un film d'action se résume souvent par un scénario facile, pas beaucoup de fond et des scènes à couper le souffle. Là, enlevons un peu les scènes exceptionnelles (bien qu'elles le soient tout de même un peu), enlevons les héros au gros bras et vous obtenez... un très bon film!

On se plonge dans l'univers froid et violent d'Hanna, interprétée délicieusement par Saoirse Ronan, celui encore plus froid et énervant cette fois de Cate Blanchett, ou encore la patience et l'amour d'Eric Bana, incarnant le "père" d'Hanna.

La scénario est bien ficelé, l'ambiance excellente, bien réussie. Avec mention très spéciale à la bande son, l'une des plus réussie des derniers films que j'aie vus.
Les jeux d'acteurs sont bons, encore une fois mention spéciale à Saoirse Ronan, étoile montante du cinéma moderne.

Quelques bémols tout de même... l'"amie" d'Hanna est exaspérante, et mal jouée par Jessica Barden.
L'histoire aurait donc été parfaite sans cette famille type qu'Hanna rencontre. On aime tant quand Hanna se débrouille par ses propres moyens... bien que faire des recherches sur internet deux jours après avoir découvert l'électricité, c'est un peu poussé. Ceux qui verront le film comprendront.

Au final et pour ma part, c'est un 7/10 pour ce film d'action intelligemment présenté par Joe Wright.

dimanche 3 juillet 2011

Shiina Ringo / 椎名 林檎



Avis de Vané Fillubie


Hier, lorsque je suis tombé par hasard sur cette photo de Shiina Ringo, j’ai juste voulu aller voir quel type de musique cette chanteuse pouvait bien interpréter. En m’imaginant trouver une Avril Lavigne nippone. Mais étant donné mon absence totale de culture musicale japonaise, je me suis retrouvé vite déboussolé. Je ne trouvais aucun véritable repère pour classer cet artiste. Cela ressemblait à du Mylène Farmer pour l’univers sombre et déjanté. Mais ça aurait tout aussi pu être du Radiohead pour la profondeur psychologique. Ou bien alors du Nirvana pour la capacité à crier mélodieusement. Voir même certains morceaux pourrait faire penser à du jazz moderne. Ou d’autres avait un côté dynamite et joie de vivre très ACDC. Avec souvent une imagination immense à la Bjork et des accents de flamenco. Et pour combler le tout, il y avait parfois comme des effluves de musique classique qui s’émanèrent de sa mélopée.

Et soudain, j’ai compris ; Shiina Ringo n’est pas humaine, elle sait tout faire avec une grâce infinie, elle est muse de tout les styles et se ballade dans nos émotions comme un oiseau dans l’air. Shiina Ringo est une déesse ! Et plus je l’écoutais, plus je percevais au mieux ses subtilités mélodiques, plus j’adorais sa musique et plus je voulais l’écouter encore, comme une drogue à accoutumance inverse. Sans compter que sa diversité, rend chaque nouvelle chanson surprenante avec toujours sa griffe fabuleuse. Je suis juste triste de ne point pouvoir comprendre ses paroles, car en plus d’avoir du talent musical, paraît-il qu’elle écrit dans le japonais le plus littéraire et le plus raffiné qui soit. Ce qui la rend à peu près intraduisible.

Et ses airs doux et acidulés transforme à chaque fois l’atmosphère de la pièce. Où comme dirait Jankélévitch, elle est ce presque-rien qui bien que ne bouleversant pas grand chose laisse un je-ne-sais-quoi à l’âme qui change tout. A découvrir absolument, mais attention, elle est très addictive ! 10/10