mercredi 13 juillet 2011

Casino Royale (James Bond 21) - Martin Campbell - 2006


Avis de Leubou

Pour la deuxième fois, je vais toucher à un film de mon top 7. Après RFAD, c'est au tour de Casino Royal, le 21ème opus des aventures de Bond, James Bond. Et également 7ème de mon Hall of Fame.

Autant vous prévenir tout de suite, nous sommes dans le registre de l'action.
Après quatre films mettant en scène le "So British" Pierce Brosnan (Irlandais et américain au passage), nous voyons ici pour la première fois à l'écran sous les traits de 007 Daniel Craig, le grand et baraqué britannique (pure souche). Nous avons affaire au premier Bond blond. La réalisation est de Martin Campbell, s'étant déjà attelé à l'agent secret en 1995 pour GoldenEye.

Cet épisode du plus connu des agents du MI6 a défrayé la critique à sa sortie, car très peu conventionnel pour les fans de Bond. En effet, après son GoldenEye, un épisode "classique" avec gadgets, Bond's Girls, Vodka Martini, explosions et courses poursuite insensées, Campbell nous offre ici un film d'un style tout à fait différent. Enlevez les gadgets, les scène impensables, le effets spéciaux délirants... que reste-t-il me direz vous? La réponse est simple, un film. Peut-être le meilleur de la série.

Celui-ci pour la première fois raconte les tout débuts de Bond. Il commence sur son ascension au rang de double-zéro pour lequel il doit tuer à deux reprises. Au cours du film, il sera opposé à un certain Le Chiffre, un financier qui joue le rôle de banquier pour le compte de terroristes internationaux. Bond éliminera différents agents du Chiffre dans le but de l'affaiblir. Aidé de Vesper Lynd, il l'affrontera en personne lors d'une partie de poker Texas hold'em au Casino Royale situé au Monténégro.

Parlons du personnage interprété par Craig. Le Bond classique est distingué, de bonne humeur, charmeur, fin, noireau, so british. Le Bond de Craig est blond, baraqué, charmeur (aussi), et d'une exceptionnelle froideur. Et là est la principale différence. Froid comme un porte... de frigo! Il ne tue pas ses ennemis, il les poursuit et les détruit. Froidement. Et cette froideur est magnifiquement interprétée par Daniel Craig qui, disons-le, a le physique de l'emploi. Mis à part sa froideur, il a également une classe non négligeable. Eh oui, c'est tout de même Bond. Ses costards, ses voitures, son goût du luxe et surtout ses phrases courtes et réfléchies font de lui l'exemple type du mâle distingué, que l'on se met tous à envier.
Ce "nouveau" Bond ravit, car hormis cette invincibilité qu'il dégage, l'opus 21 nous montre également les faiblesse de James. En effet, l'amour, le vrai, le gagne au cours du film, et ses émotions vont parfois même reprendre le dessus. Il le dit si bien : "Tout homme a une faiblesse".



Pas besoin de vous dire que Craig interprète son personnage à la perfection et semble être dedans comme un poisson dans l'eau.
Les autres acteurs ne sont pas en reste. La somptueuse Eva Green, interprétant l'amour de Bond, est comme à son habitude hypnotique et excellente. Giancarlo Giannini nous fait bien douter de René Mathis, et les méchants portent bien leurs noms.


La réalisation ensuite. On approche de la perfection. Les enchaînements sont excellents, les jeux de couleurs, de caméra et de cadres sont très bons. Un bémol sur une petite monotonie lors des scènes de poker. Les scènes d'action tiennent leurs promesses : Moins fabulistes que dans les autres épisodes, ce qui leur donne bien plus de réalisme. Les courses poursuites sont à la fête et nous montrent encore une fois la personnalité de Bond. Et bien sur, l'histoire a tout son intérêt et est bougrement bien ficelée. Et comme à leurs habitudes, celles des James Bond, la bande sonore est des plus réussies.



Et pour la première fois dans un James Bond, il n'a pas vraiment de fin, car l'histoire se continue dans l'opus 22, Quantum of Solace. En effet, la première scène de Quantum se passe quelques minutes après la dernière de Casino Royale.

Et n'oublions pas certaines références que l'on prend un malin plaisir à revoir comme "Je m'appelle Bond. James Bond" ou encore "Vodka-Martini... au shaker ou à la cuillère?" ou les personnages récurents comme M ou Felix.

Pour terminer cette critique, j'aimerai tirer un grand coup de chapeau à Campbell qui a (enfin?) su nous offrir un Bond nouveau, plaisant, déroutant. Comme si la série s'était fait une nouvelle jeunesse... tout comme James.

Ah, et j'oubliais. C'est un 9/10.



Anathème de Vané Fillubie

Je ne me prononcerais point ici sur la qualité du film, ou sur le jeu des acteurs. Car il faut en convenir, Casino Royale est un bon film d’action avec son lot de suspens, de violence et de destruction. Mais il n’est aucunement un James Bond, tout d’abord parce que l’agent spécial de sa majesté n’est pas blond. Mais surtout car les réalisateurs ont voulu faire de notre héros légendaire un personnage humain, trop humain. Ce qui est totalement absurde, voir à la limite du ridicule. Bond ne se laisse pas torturer de manière sanglante, car il ne doit jamais froisser son smoking. Il ne surgit pas torse nu, muscle saillant de l’eau, son charme flegmatique suffit déjà amplement à rendre les filles folles. Il ne tombe jamais amoureux, s’il couche avec des femmes, c’est uniquement que sa galanterie naturelle l’oblige à exaucer les fantasmes légitime de ses compagnes d’aventure. Et il ne panique jamais, quittant une table de poker dans la plus grande goujaterie, même si il est empoisonné et en danger de mort. D’ailleurs il ne se laisse pas bêtement empoisonné, si il risque sa vie, c’est face à des requins ou face à un rayon laser surpuissant concocter par son ennemi machiavélique. Le Chiffre fait aussi un très mauvais grand méchant, il ne veut ni détruire, ni conquérir le monde, il n’est pas mégalo, il ne prône pas une utopie personnelle et déjanté, il n’a pas de base secrète digne d’un Crésus Byzantin et il ne souhaite que s’enrichir un peu, ce qui est vraiment pitoyable.

Non, non et non, présenter les côtés sombres de James Bond ne relève pas de l’expression artistique, mais du sacrilège pur et simple. Car 007 n’est pas un simple mercenaire de la démocratie à la Jack Bauer, il est le sauveur du Royaume-Uni, de la Reine, et de l’élégance flegmatique anglo-saxonne. En ce sens, il est Dieu. Il défait ses ennemis par la subtilité et son corps sacré ne doit pas être amoché. Il est né comme ça et n’a point eu de jeunesse difficile ou de débuts chaotiques. La perfection, ça ne s’acquiert pas, c’est inné.

Peut-être n’avons-nous là que le reflet de notre époque, plus cynique et désabusé que lors de la guerre froide. Ne voyant dans les services secrets qu’une mafia obscure et amorale au service des puissants. Et que nous sommes passés de la figure héroïque d’agent secret servant la nation à celle de divulgateur publique dénonçant les abus de la nation. Julian Assange incarnant l’ultime forme d’héroïsme à laquelle nous puissions encore croire sans paraître trop naïf. Mais a-t-on le droit de changer de mythes sous prétexte que nous changeons d’époque ? Car les mythes sont comme les diamants de nos civilisations, et les diamants sont éternelles.

Vlan! 4/10

3 commentaires:

  1. En réponse à Vané Fillubie:
    Les mythes ne s'adaptent ils pas à chaque époque, ce qui leur permet justement de perdurer et de trouver un écho en chacun de nous?
    Casino Royale est le meilleur des James Bond car justement il réadapte un personnage vieillot (au cinéma)pour en faire une icône moderne, reflet impitoyable de son époque.

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  2. Pas très d'accord avec vous Thomas. C'est justement idéale !! Il faut un peu de nouveauté. Si c'était toujours la même chose on s’ennuierait. Chaque acteur à interpréter a sa façon James Bond et il est bon de rappeler que ce dernier est humain. Montrer quelques une de ses faiblesse montre que c'est encore un homme et pas tout le temps une machine à tuer comme on le croit souvent est essentiel. D'ailleurs il n'as pas eu une enfance facile, ses parents ayant trouvé la mort dans un accident d'alpinisme, il est aller vivre seul chez sa tante. Ensuite que l'acteur soit Blond ou Brun ne change absolument rien. Le but de Casino Royal était d’ailleurs peut-être de monter que 007 a des sentiments en montrant son amour pour Vesper, qu'il éprouve de la douleur quand on le torture et que la mort de la femme qu'il aime le détruit à moitié car il pense que c'est en partie de sa faute. Pour moi, Casino Royal est le meilleur James Bond, après Skyfall bien sûr.......

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  3. Voilà exactement ce que je disais, votre commentaire s'adressait sans doute plus à Vané Fillubie ;)
    Je suis en total accord avec vous, et notamment pour votre dernière phrase. Casino Royale est le meilleur.... après Skyfall, qui m'a plus qu'enthousiasmé également ;)

    Bien à vous,

    Leubou

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