dimanche 19 juin 2011

Orange Mécanique - Stanley Kubrick - 1972


Avis de JB

Génial. Un film politiquement incorrecte, à la mise en scène parfaite, un excellent scénario, des musiques parfaitement choisis, en effet, qui à pensé avant lui de mettre de la musique classique en fond de violence et de sexe.

Ce film nous fait le portrait d'une société futuriste terrorisante, où violence et sexe seraient les principales caractéristiques. Alex, qui est le personnage principale de ce récit, est en quelque sorte à l'image du monde qui l'a fabriqué. Détestable. Mais ce n'est pas tant la violence qui choque dans Orange Mécanique, mais plutôt sa gratuité, sa banalisation et la conception suggérée qu'on s'en fait; la preuve d'un grand cinéma maîtrisé et d'un véritable artiste - Kubrick! Il fait preuve à travers ce chef d'oeuvre d'un humour sinistre mais bien présent et nous câline de musiques magnifiques, tantôt déphasée à merveille, tantôt transcendant.

C'est l'histoire d'un phénomène, celui d'une violence atroce devenue banale, banale aux yeux de ses auteurs, comme elle l'est à ceux de l'autorité qui ne la considère que comme déviance, un "gène" à éradiquer.

Orange Mécanique à un défaut, qui se trouve être l'une de ses principales qualités. En effet, si vous faîtes découvrir ce film à une personne ne le connaissant que de réputation, il ou elle haussera gentiment les épaules en soupirant un "pfffff, ... c'est sa de l'ultra-violence? J'ai vu pire dans Heidi...". Mais voilà, Alex a vieilli, et ces méfaits ne sont plus aujourd'hui si choquants qu'ils l'étaient 30 auparavant. Donc est-ce qu'à l'instar des personnages, cette violence est également devenue quelconque pour nous? Nous avons ici un merveilleux film d'anticipation et de prise de conscience qui aura véritablement l'effet d'une bombe.

Pour en revenir au film, dès le début, nous voyons Alex et sa bande voler, frapper, violer, tout est empli de violence. Curieusement, l'histoire ne perd pas de son intérêt, et la suite est palpitante et pleine de rebondissements! Défiguré par une thérapie désastreuse, trahi par ses amis, renié par sa famille... La moitié du film est consacrée à la descente aux enfers du personnage. Entre satisfaction et pitié, les sentiments sont partagés. On se demande même qui est le plus haïssable: cette société inhumaine, ou ce délinquant notoir? Orange Mécanique bénéficie d'un jeu d'acteur impeccable de Malcom McDowell, qui incarne à mon sens l'un des personnages les plus angoissants du cinéma; regardez le premier plan du film, vous comprendrez.

Au final, même si ce n'est pas forcément le film du siècle, nous nous devons de l'avoir vu au moins une fois. C'est un chef d'oeuvre tout simplement, mais pas simpliste. Je lui mettrai un 9/10 bien senti.

Mais soyez conscient que ce film n'est pas à mettre entre toutes les mains!


Avis de Vané Fillubie

L’homme est un animal primitif aux pulsions décuplés. Avide de sexe et de violences immodérées, il doit sublimer ses passions sanguinaires dans l’art afin de pouvoir vivre en bonne entente avec ses semblables. Ainsi l’horreur absolue et le sublime s’abreuvent à la même source. Ils sont le fruit d’un même désir différemment réalisé. Un holocauste n’est qu’une symphonie ratée, ou l’inverse.

Mais pour certains hommes, la sublimation ne suffit pas. Ils veulent laisser libre cours à leurs envies sanguinaires et libidinales.

Et pour d’autre, cette sublimation est encore de trop. Ils veulent éradiquer la pulsion primitive intégralement, afin d’avoir un monde plus sécurisé, plus civilisé.

Alors, comment résoudre l’intrication entre Beethoven et l’ultraviolence sans transformer l’homme en une orange mécanique?

Du grand Kubrick, qui montre l’homme dans ses profondeurs contradictoires. 9/10


1 commentaire:

  1. Salut !!
    Justement le film ne parle pas de la descente aux enfers du personnage, il est violent par nature il est comme ça, il commence à changer à cause de cette thérapie instaurée par la société. et c'est là aussi que Kubrick veut démontrer: il se moque de cette société qui veut que l'homme soit bon mm si au fond de lui il ne l'est pas. Dans cette société où le mal veut être éradiqué comm tu dis, l'homme ne peut plus choisir et là on revient à la citation dans le film de l'aumonier "Quand un homm cesse de choisir, il cesse d'être un homme". Le film tourne autour de cette citation. Kubrick est un génie, Shining, Orange Mécanique, Lolita, etc, je suis amoureuse de son cinéma ! RIP Stanley ;)

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