mardi 14 juin 2011

In Bb 2.0 – Darren Solomon - 2009

Avis de Vané Fillubie

Lorsqu’on y pense, internet a quelque chose de prodigieux. Si vous voulez organiser un concert chez vous un samedi soir, inutile d’inviter tout le philharmonique, il vous suffit de faire une conversation Skype avec vos amis musiciens aux quatre coins du monde. N’est-ce pas génial, la haute technologie ? Voici le concept d’In Bb 2.0, importer de la musique de multiples instruments épars pour en faire une symphonie globale. Recréer un orchestre de xylophone, PsP, flûte en plastique, écrans digitaux et d’autres bizarreries plus ou moins musicales.

L’ensemble trouve encore un autre intérêt, chacun peut enclencher ou déclencher chaque instrument à sa guise, formant ainsi un mélange de sons nouveaux à chaque fois. Tel une rivière qui serait toujours la même, mais pourtant jamais pareille. Et miraculeusement, de ce brouhaha chaotique d’interfaces vidéos provenant du monde entier, surgit une harmonie étrange. Comme une sorte de batailles de bulles de savon hypertoniques au milieu d’un mixer. La musique possède une puissance relaxante et forme un ensemble cohérent, comme si ces divers bruits étaient destinés à se retrouver en ce lieu virtuel. Même si la musique en elle-même, par rapport au contenu des radios ou des multitudes de CDs d’aujourd’hui, reste simplette. Plutôt une belle musique d’ambiance qu’une vraie œuvre musicale.

Mais cela n’enlève rien à la beauté de cette idée tordue, utiliser internet pour créer un orchestre mondial. Car même si l’œuvre plante encore si l’on veut lancer trop de vidéo à la fois et qu’elle n’est pas esthétiquement très réussie, elle ouvre une porte pour de futures créations, d’œuvres collectives mondiales auxquelles chacun pourra participer. Afin que l’humanité puisse enfin avoir un art à sa démesure. 6/10

Avis de Leubou

Ne pas lésiner à laisser son imagination prendre le dessus.

Il ne le faut pas, car sinon de telles oeuvres n'auraient pas vu le jour. Nous sommes ici dans de l'art numérique, de l'art "moderne" au sens propre du terme. Utiliser cette modernité (l'internet en l'occurence) pour développer des projets musicaux COLLABORATIFS.

Dans cette oeuvre, c'est surtout cette collaboration qui me séduit. Utiliser des musiciens des quatres coins du monde, ou plus encore, et les faire jouer dans un douce et mélodieuse cacophonie.
Je pense que l'on pourrait appeler ça un bordel organisé. Et bien organisé même! Les accords sont justes, le son est doux, mélodieux, changeant.
Nous sommes ici sur quelque chose de non rythmé, car la sychronisation rythmique est impossible dans l'aléatoire. Nous avançons donc sans rythme, mais le fait de ne pas s'en soucier est agréable. Cette musique d'ambiance nous transport au-delà de ce que l'on connaît, au-delà de nos références, de nos idées...

Une musique qui nous fait oublier de réfléchir, et autant dire que ça fait du bien.

Petit bémol sur le bug lors du lancement de beaucoup de vidéos à la fois, mais c'est purement technique. On aurait tout de même aimé pouvoir tout lancer en même temps... =)

Au final, une note de 6/10 pour ma part.

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