Un ancien premier ministre britannique souhaite écrire ses mémoires. Et comme tout politicien qui veut que son livre soit lisible, fait appel à un nègre. Un second, car le premier s’est suicidé en mer. Le nouvel écrivain de l’ombre est donc convié à venir dans sa villa pour pouvoir écrire le livre. Mais cette maison se situe sur une île sinistre et paumé, uniquement accessible en ferry, dans une région aux nuages lourds et tempétueux. Car il faut dire qu’Adam Lang, l’ex-premier ministre préfère rester discret. Il est accusé de crime contre l’humanité, à cause d’une guerre qu’il a exécuté au côté des Etats-Unis. Toute ressemblance avec le monde réel est forcement troublante.
L’ambiance est très louche, et notre nègre cherche à comprendre dans quelles mystères il s’est empêtré. Mais à force de vouloir fouiller les tombes, les fantômes se réveillent et obscurcissent toujours plus le brouillard. Polanski maintient tout au long du film un suspens inquiet, tout en laissant le doute s’accroître. Les questions s’accumulant plus vite que les réponses n’arrivent. Et les feuilles qui s’envolent, jamais, n’arriveront à être rassembler.
Le final, effrayant car crédible, est à la fois inattendu et en totale cohérence avec l’esprit du film. Nous voilà bluffé par cette vision sombre de notre monde. Où les politiciens ne deviennent que des outils spectaculaires, entourés de mille conseillers et serviteurs leur permettant de n’avoir jamais à agir vraiment. Et où le pouvoir finalement flotte autour d’une localisation incertaine, dans l’obscurité embrumée. Polanski nous convainc si bien, que l’on en vient à se demander si son arrestation ne pourrait pas être plus qu’une simple coïncidence. 8/10
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