Avis de Vané Fillubie
Kaboom ! Ceci est une explosion ! Une explosion de sexualité, de couleurs, de jeunesse. L’hypersaturation d’un hédonisme fluorescent de jouissances et d’intensité. Reléguant les banals American Pie au rang de comédie inhibées sexuellement, moralisatrices et frustrantes. Car Kaboom inonde la pellicule, la surcharge, créant de nouvelles couleurs, si pures et flashys qu’elles semblent droit sortir d’un autre univers. Il éclate les embrigadements sexuels et dans une immense partouze hétéro-bi-gay-lesbianique, révèle l'envie nymphomane et aphrodisiaque de sucettes à la guimauve, de plaisir simple et déculpabilisé qui se cache au fond de chacun.
Kaboom possède sa violence post-moderne et sexy. Dénué d’un vrai scénario, avec des intrigues, des développements, des twists et une fin qui révélerait certains mystères du film, Kaboom n’a à peine une histoire. Ou plutôt une suite de scène sans queue ni tête qui ne sont pas reliés par une trame narrative, mais par une continuité du flux du désir, un torrent d’émotions et d’envies délicieuses. Les plastiques mirifiques et magiques succèdent aux lèvres voluptueuses, visages d’anges et jambes pourléchés dans un immense balai érotique démesuré. Car Kaboom ne s’adresse jamais à votre intellect, mais à votre âme bouillonnante, lui parlant directement, amplifiant et jouant directement sur vos désirs et fantasmes. Il est le divorce du cinéma avec la littérature, ou l’on ne montre plus une suite de mots plus ou moins imagés, mais une suite d’images, qui dans leur propre langage fondent un univers hors du sens, forment une description du monde qui surpasse celle du roman et rend les mots pauvres et plats.
Kaboom a deux avantages, il est à la fois l’avant-garde du cinéma et une drôlerie populaire et excitante qui peut plaire à tout adolescent dépravé et en manque de sensations fortes. Gregg Araki parvient ici, à l’instar de Tarantino, à rendre le cinéma d’auteur aussi passionnant et explosif qu’une hyperproduction. Quant aux acteurs et actrices, aussi sexy les unes que les autres, ils sont encore sublimés par la qualité exceptionnelle du rendu de l’image. Passant ainsi pour une forme post-moderne des dieux de l’olympe poursuivant la débauche originelle jusqu’aux tréfonds de l’éternelle jouissance, afin d'extraire un maximum de plaisir avant la fin du monde.
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