jeudi 3 novembre 2011

La Guerre des Gaules – Julius Caesar – 52 Avant J.-C.















Avis de Vané Fillubie

Le style est souvent confondu avec l’emphase, la préciosité, des phrases allongés et complexes qui n’en finissent jamais dans les détours artificiels d’élégants détails raffinés, perçu par les volitions subtiles et évanescentes des traits de caractères aiguisés des personnages gentilshommes emplis d’idéaux pures et de verbiages éloignés de toutes tentations de vulgarités plébéiennes. César, lui est plus direct. Il décrit simplement les choses telles qu’elles sont. Vite et efficace comme le général qu’il est, il évite les pourparlers trop longuets et va droit au but. Il a le style militaire.

Il fut un temps ou Rome était une grande et glorieuse république coloniale, étendant sa puissance tout autour du bassin méditerranéen. La république était riche et prospère et les romains auraient pu se contenter de leurs vastes territoires, mais personne n’arrête pas le désir de conquête de César. Les gaulois eux sont des multiples peuplades divisés. Certains comptent sur l’allié romain pour se protéger, d’autres sont près à préserver leur liberté coûte que coûte. César montre dans ce livre tout son génie de l’art militaire, usant de stratagèmes complexes pour parvenir à vaincre sans trop avoir à combattre.

Et à force que la guerre progresse, les gaulois voyant le péril latin ou César veut les entrainer se liguent, résistent et se fédèrent sous le commandement de Vercingétorix. Les camps se précisent doucement, la tension augmente. Le style très descriptif se charge de suspense. Et le langage devient la parole de l’histoire. A chaque mot, à chaque déplacement de troupes, le destin se dessine peu à peu. Et malgré que nous connaissions tous le fin mot de l’histoire, César parvient à nous faire douter. Il nous montre qu’entre lui et le Vercingétorix rien n’est jamais joué.

Nous avons ici plus qu’un simple compte rendu, la clarté du récit réussi à nous faire revivre l’action, nous plongeant au cœur des décisions décisives, dans les entrailles des stratégies guerrières. Plus qu’un récit historique ce livre est aussi un roman d’action. Plus qu’un roman d’action c’est aussi un récit historique. La propagande au sommet de son art ! Et en plus d’un talent de général, car il faut rendre à César ce qui est à César, il possède aussi une plume efficace et convaincante. 9/10


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