mercredi 7 septembre 2011

Petits suicides entre amis - Arto Paasilinna – 1990


Avis de Vané Fillubie

La Finlande n’est pas un vrai pays, c’est un morceau de paradis. Contrée du père noël et de l’état providence, elle est composée de gentils quartiers proprets riches et bien rangés et dirigée par des commissions citoyennes d’une probité sans faille. Enfin parait-il, car sous le vernis, la Finlande possède aussi ses clochards, ses drogués, ses terroristes fondamentalistes, ses alcooliques et ses suicidaires. Et pour ceux qui se retrouvent hors de la société, le sentiment d’exclusion et la dépression est d’autant plus grande que la société se veut parfaite. La Finlande est un paradis infernal.

Onni Rellonen, homme d’affaire finlandais s’en va se suicider. Ayant pesé calmement le pour et le contre, il cherche une grange isolée pour se tirer tranquillement une balle dans la tête, mais lorsqu’il trouve l’endroit idéal, une surprise l’attend. Le Colonel Kemppainen qui cherchait lui aussi à attenter à ses jours discrètement est déjà en train de se pendouiller à une corde accrochée à la charpente de la grange. Nos deux compères renoncent provisoirement à leur acte fatal et décide de s’associer pour créer une confrérie finlandaise des suicidaires, souhaitant organiser un immense suicide collectif afin de finir en beauté. L’histoire suit donc le voyage excentrique de tristes lurons dépressif à travers l’Europe, à la recherche du plus abrupte des précipices pour se foutre le tour en chœur.

Malheureusement, bien que le synopsis soit très attrayant, le style est assez plat, convenu et répétitif. Les rares tournures originales et bien senties sont répétés et usités jusqu’à l’usure totale, jusqu’à ce qu’elles perdent tout intérêt. Et les réflexions du narrateur sont empreintes d’un moralisme assez ennuyeux. Pour des suicidaires, ils restent très conventionnels et coincés, comme des finlandais ordinaires. Les multiples personnages n’ont d’ailleurs que peu de personnalité et de caractère, leur comportement grégaire semble plus résulter d’une paresse de l’écrivain que d’une véritable fouille psychologique. De plus, l’histoire est passablement rallongée artificiellement et n’évolue que très peu. Même l’humour noir du livre reste, malgré la force corrosive du sujet, très doux et gentil. J’ignore si l’auteur est surtout trop finlandais ou trop déprimé, mais cette œuvre est d’une fadeur des plus ennuyantes. 4/10

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